Axy aime Muse, mais il lui en faudrait pas beaucoup pour avoir envie de coller sa main sur la gueule de certains Musers.

Ouais, je sais, ça c’est du titre.

Notez que, pour une fois, je ne vais pas m’étaler sur mon amour grandissant du petit chanteur français génial. Et pourtant, par « grandissant », j’entends « ah putain, jamais j’aurais cru pouvoir aimer cette andouille™ si fort ». Un mois. Encore un mois à tenir avant de pouvoir retrouver mon petit bout de paradis rien qu’à moi.

 

Non, le sujet de mon exaltation-je suis exaltée, et à la limite, j’emmerde ceux qui préfèrent vivre en noir et blanc, je vis en fluo, en nuances de rose, et dans un champ de licornes, de bisounours, d’arc en ciel, et tout ce monde là pète des pailettes, et en rythme, s’il vous plaît-aujourd’hui est ma bande d’affreux anglais.

Muse et moi, c’est une histoire d’amour dans tout ce qu’elle a de plus violent, fusionnel, paradoxal, et vital. Il y a un conte de fées là dessous, un truc avec des princesses (Dom), des chevaliers sur cheval blanc-qui-fait-jamais-caca (Chris) et des sorciers qui t’envoient des sorts sur le coin de la gueule (Matt), et des villains trop méchants qui ont décidé de venir foutre le bordel, parce que sinon c’est pas drôle (les Musers).

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De gauche à droite : le prince, le sorcier et la princesse. Muse, groupe sérieux. 

Pour faire court (parce que ne croyez pas que vous allez passer à côté de la version longue, elle arrive, elle arrive) : j’étais au bord du bout de la fin du rouleau, ils sont sortis de nulle part et m’ont récupérée un poil avant la grosse bêtise. De petite chose fragile, timide, dévorée et triste, je suis devenue un genre de super-licorne voyageuse, joyeuse, passionnée et carrément dégénérée.

Mais (parce qu’il y a TOUJOURS un mais) le soucis, dans cette histoire, c’est que pendant que je voyageais dans l’Europe en long, large et travers en leur courant après, je n’ai pas vraiment cultivé mon ouverture d’esprit, et, parlons franchement, j’étais borderline grosse connase à vouloir imposer mon unilatéral amour du groupe sans même considérer les autour. En gros : j’étais un Muser.

Muser, c’est le dégrè ultime de fanatitude du groupe, le niveau « secte » de l’histoire, un peu. On part du principe que le groupe nous doit quelque chose, personnellement, à nous, que les sets ne devraient prendre en compte que nos seuls avis, et surtout, on est tellement plus fans que n’importe quel autre fan, et ça tourne très vite au concours d’égo.

Les fans de Muse sont géniaux. Les Musers sont un danger, et je vous dit ça en l’ayant été bien quatre longues années, années que jamais je ne renierai pour autant, parce que la grosse connasse, ben au moins, elle était toujours en vie, et je vous jure que c’était pas gagné. Mais j’ai dit des choses et fait des choses dont je ne suis pas fière, et surtout, j’ai pensé d’eux des choses immondes qui n’auraient jamais eu raison d’être si j’étais restée simple fan de Muse, sans traverser la ligne blanche.

Je ne cherche pas à m’excuser, j’ai changé, j’ai grandi, j’ai rompu avec eux sur le dernier album (et j’ai été malheureuse comme les pierres pendant), et je viens seulement de les retrouver, et mon ouverture d’esprit est désormais ma force. J’ai vécu des choses qui ne pourront jamais être estimées tellement elles ont été fabuleuses, mais je me suis peut-être aussi privée d’un certain nombre d’artistes, et pour eux, je suis désolée. Pas pour moi. Ca m’a probablement permis de me recentrer, de comprendre qui je voulais être et qui je ne voulais absolument pas être. Muse fait partie de tout ce sur quoi je me suis construite. Ils m’ont fourni les briques, le mortier, les charpentes et le béton pour que je réussise à repartir sur des bases fraîches.

Maintenant, j’ai une relation saine avec eux. Je suis capable de me laisser absorber, et de me perdre dans leur musique, mais la ligne blanche, j’en suis loin, très loin aujourd’hui, et je suis forte des choses qui me maintiennent loin des excès inhérents à ce groupe (*insérer petit chanteur français ici*).

Mais putain, j’en connais qui auraient bien besoin de se mettre à petit chanteur français aussi…Les cons. A voir d’un point de vue extérieur sans renier mon amour pour le groupe me fait comprendre comme cette partie de la fandom est dangereuse, mais dangereuse…

Contexte : dans deux mois sort Drones, le nouvel album de cette bande de cinglés. C’est le septième (après Showbiz en 1999, Origin Of Symmetry en 2001, Absolution en 2003, Black Holes And Revelations en 2006-année où je déboule dans ce jeu d’échelles et de serpents à en tomber fou-The Resistance en 2009, et The 2nd Law en 2012-l’album de la discorde et du divorce), et comme toujours, c’est un immense bordel, où tout le monde s’exprime dans tous les sens (et pas forcément le bon, maintenant que j’y pense) dans une excitation façon bande de gosses avant Noël.

Mon cas est légèrement différent, parce que j’ai connu la deception la plus absolue sur le dernier album, que je trouve…Peut-être pas forcément mauvais, mais loin de ce qu’ils sont. A vouloir faire les américains, ils s’étaient trahis eux-mêmes sur bien des plans, et je les avais perdus avec perte et fracas. Trois années tristes, qui, sans tant de relation de cause à effet, ont été mes pires années post-2006 (là encore, je vais m’étaler sur le sujet dans un prochain article, bande de gourmands). Alors, forcément, de cet album, je n’en attendais rien (mais j’espérais quand même vachement, sans le dire trop fort), et pour le moment, j’ai eu bien plus que ce que je pensais (ou espérais, eh ouais).

Nottament ce truc, le premier single de l’album, dont je suis dingue, que j’aime d’amour, au point de vouloir l’emmener à Vegas, l’épouser, et lui faire assez d’enfants pour repeupler la terre post-apocalypse.

(je sais, le clip est bizarre, mais ce groupe m’a tout fait : les mecs qui tombent dans le vide, la colonisation spatiale après catastrophe terrienne, la rebellion des ours en peluche, le clip en vidéo thermique, les paumés sur un bâteau, le western sci-fi porno avec licornes et lasers, le remake de Small World, celui de Docteur Folamour, Justin Theroux en pleine crise psychotique, le groupe qui vient crier dans tes oreilles, celui où les gonzesses sont des demi-robots, et j’en passe, alors, bon, tout est relatif)

Sauf que bon. Si tout se passait dans un univers parallèle où les gens savaient apprécier les choses, et surtout, arrêtaient de gueuler pour tout et se décidaient à se barrer écouter un autre groupe quand ce que fait celui-là ne leur plait pas, ben ce serait bien.

Mais là, vous comprenez, après avoir lâché une pure bombe rock il y a dix jours, tout le monde était parti pour monter au créneau et hurler au retour de l’époque Showbiz/Origin (pour les deux du fond qui ne suivent pas : l’époque où Muse était rock, gros rock qui tâche, et re-rock qui fait du bruit), et faire la fête en anticipant le bris de guitare, lâchement lancée sur Dom (oui, c’est la façon que le Bellamy a de manifester son attachement aux gens : il leur lance ses guitares sur le coin de la gueule)

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Bonjour, je suis un psychopathe.

Bon, le lancé de guitares reste d’actualité.

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De l’histoire du mec qui detient un record du monde du nombre de guitares brisées en une tournée : 140 sur la tournée Absolution.

Mais du reste, toute cette bande de crétins finis que sont les Musers qui sont restés coincés en 2001 et prennent leur pied sur Dead Star remixé à Hyper Music…Bonjour, le groupe n’a plus vingt piges. C’était il y a quinze ans, ils sont passés à autre chose, et surtout, bande de truffes, ils explorent musicalement, comme ils l’ont fait dès Origin, en ajoutant du piano de dingue ici (Hmmmm Space Dementiaaaaaa), de l’orgue là (Megalomaniaaaaaa), des titres aux montées lyriques à s’en péter les cordes vocales (Ruled By Secrecyyyyy) (*petit cri d’amour), des outros de folie pompées à Chopin (United States Of Eurasiaaaaaaa, aaaaaaaaaaa, aaaaaaaa), du français massacré (I Belong To You, en Saint-Saëns dans le texte : wipondzamatendwess), de la symphonie de malade (Exogenesis, mon amouuuuur), du funk hypervitaminé limite dirty (Supermassive Black Hole, avec eye liner qui dégouline sur grosse chaudasse de chanteur), du Depeche Mode que même Depeche Mode ils font pas autant du Depeche Mode (Map Of The Problematique), et ce ne sont que des exemples piqués au milieu de melting-pots musicaux surpuissants.

Ceux qui réduisent Muse à un groupe de rock n’ont pas compris grand chose à l’histoire, et naturellement, ce sont ceux qui gueulent très très très fort que « Dead Inside c’est pas Muse ».

Eh si, les gens. Eh si. Dead Inside, c’est du Muse pur jus, mais pour s’en rendre compte, il faut ouvrir les petites noeillères, et mesurer comme Muse est surtout, et avant tout un groupe d’explorateurs musicaux, qui n’ont peur de rien, et surtout pas de s’approprier des choses qui pourraient sembler lointaines et curieuses pour en faire des tueries. Parce que Dead Inside est une tuerie.

Mais j’ai bon espoir que les Musers ne finissent par s’autodétruire, consumés dans leur propre rage moussante, façon chiens avant Pasteur.

I am a Muser and I am pas content

I am a Muser and I am pas content

 

Et puis au pire, si Muse c’était mieux avant…Allez donc écouter autre chose, hein.

 

 

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