Muse : le kit de démarrage.

Qui dit nouvel album de Muse dans huit jours dit promo de dingue un peu partout et un peu tout le temps, avec questions-que-c’est-toujours-les-même, animateur-qui-te-fait-croire-que-les-artistes-sont-en-live-alors-que-bon-on-sait-qu’ils-ont-autre-chose-à-foutre-de-leur-dimanche-soir et jingle-pré-enregistré-qui-a-du-prendre-douze-prises-pour-éviter-que-Bellamy-ne-se-marre, et forcément, j’ai tout copieusement live-tweeté avec les copines, dans un esprit un chouilla moqueur des couleuvres que l’animateur tentait de nous faire avaler.

Le truc, c’est qu’avec le flux discontinu mais massif d’informations présentes sur ma timeline depuis trois semaines, la branche Bénabar de mes followers commence, soit, à avoir des envie de meurtre ou de mute, soit à avoir la curiosité qui les démange de savoir à quoi est-ce que je carbure la moitié du temps. Et hier soir, Agnes, solidement ancrée au petit chanteur français® depuis plus de temps que moi je ne le suis chez Muse a décidé de sauter le pas…

 

Pour éviter de laisser les non-initiés en liberté se faire un safari-Muse et arriver très vite à la conclusion que ce groupe est complètement dingue(et moi avec), j’ai préféré faire les choses en douceur, histoire d’éviter d’effrayer les nouveaux venus avec des chanteurs barges, des falsettos à faire péter les verres en cristal, et des histoires vagues de groupe déchaînés qui cassent des guitare sur scène (ou sur le batteur, c’est selon).

 

Donc, Muse. 

Ils sont donc trois. Tout à droite, le joli blond (qui est brun aujourd’hui parce qu’il a foiré sa couleur, vrai de vrai), c’est Dominic Howard, le batteur du groupe. Au milieu, c’est Christopher Wolstenholme, le bassiste. Et à gauche, le petit mignon, c’est Matthew Bellamy, le guitariste, pianiste, chanteur, principal auteur et principal compositeur, et, accéssoirement, la tête pensante du groupe et sa signature la plus emblématique : le falsetto, sorte de montée de voix hyper aigue qui change complètement la dynamique d’une chanson.

 

LA P’TITE BIO QUI VA BIEN. 

A l’origine, ce sont trois gamins dont les familles ont emmenagé en même temps dans un tout, tout, tout petit bled du Devon, dans le sud de l’Angleterre, dans une ville sympathiquement nommée Teignmouth. Les trois ados se retrouvent dans le même lycée, où il n’y a pas grand chose à faire sinon monter un groupe de rock. D’abord dans différents groupes, ils se retrouvent finalement tous les trois dans le même, et après suggestion d’une prof qui croyait en eux, ils adoptent le nom Muse : « c’était génial, et il fallait l’écrire en énorme pour que cela se voit sur les affiches ». Dans un premier temps, ils reprennent Nirvana, Rage Against The Machine, et puis, très vite, ils commencent à écrire leurs premiers textes, à se rôder en live, et se font repérer par certains grands noms de la musique indépendante de l’époque. Sortiront très vite deux EP, sorte de petits albums, Muse EP, et Muscle Museum EP avant de finir signés chez Taste Media, chez qui sortira le premier album, Showbiz, en 1999.

 

Très rapidement, le bouche à oreille fait effet, et la notoriété du groupe prend son envol, nottament en France, où l’amour du public est immédiat. En 2001, ils sortent leur deuxième album, Origin Of Symmetry, qui cartonne en Europe, et surtout en France, où le groupe, de passage pour une double date au zenith de Paris, en profite pour capter leur tout premier DVD live, Hullabaloo. Hullabaloo se composera d’un double CD, regroupant le live de Paris et une selection de leurs B-sides (titres en piste B des single), et d’un double DVD, regroupant la captation au zenith, et une compilation d’images de leur vie en tournée.

 

Muse est un groupe de live, et ils ne s’en cachent pas. Quand le troisième album, Absolution, sort, en 2003, la taille des salles a doublé de volume, et le groupe se fait signer par Warner sur un contrat international. L’histoire d’amour avec la France grandit encore, et se fête cette fois lors d’un concert à Bercy. En Juin 2004, ils sont invités à tenir la tête d’affiche du festival de Glastonbury, un des plus grands festivals du monde, décision controversée, puisque beaucoup considéraient que Muse n’était pas un groupe assez puissant pour tenir la tête d’affiche. Sans jamais s’offusquer de la critique, ils montent un set à la fois puissant et fort en émotions, et remportent la mise devant 100 000 festivaliers sidérés. Ce soir-là, Muse entre dans la cour des grands, et laisse derrière eux leur passé de groupe indépendant pour se tourner vers l’avenir. L’ironie du sort étant parfois particulièrement vicieuse, le père de Dominic meurt d’une crise cardiaque dans l’heure suivant le triomphe de son fils.

 

En 2005, après trois ans de tournée presque non-stop dans le monde entier, ils louent le château Miraval en France pour écrire leur quatrième album, et le premier sous Warner. Le 3 juillet 2006 sort Black Holes & Revelations, l’album qui va assoir leur statut de très grand groupe de rock. L’album se classera plusieurs semaines de suite en tête des charts mondiaux, et se vendra à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde. En décembre 2006, ils prennent la décision de faire un concert au stade de Wembley, à Londres, pour inaugurer le nouveau stade fraîchement reconstruit. Persuadés de viser un peu trop loin un peu trop tôt, ils envisagent un échec des ventes des places, et s’attendent à prendre le premier revers de leur carrière. Le jour de la mise en vente, 80 000 places sont disponibles sur les plateformes de ticketing et le site du stade. En une heure, le concert est complet, et ils rajoutent une seconde date qui se vendra aussi vite. Grisés, ils ajoutent des dates en stade dans les grandes ville d’Europe, dont une au parc des princes qui suivra le même chemin. Là où les concerts de stades avaient un petit côté rétro et dépassé, Muse vient dépoussiérer le concept avec deux dates flamboyantes qui laissent la presse musicale d’outre-manche sans voix (et l’auteur de ce blog aussi). En 2008, sortira HAARP, la captation live des deux dates, qui sera projetée dans les salles de cinéma anglaises en séance unique pour la promo.

 

En 2008, ils emménagent en Italie, où Matt a une maison sur le lac de Côme près de celle de Clooney, et où ils ont fait construire leur propre studio, et ils commencent à travailler sur le cinquième opus, The Resistance, qui sortira en septembre 2009. Pour fêter la sortie, ils organisent un double concert chez eux, à Teignmouth, devenant de ce fait la plus grosse attraction de la ville depuis des decennies. L’album est un nouveau succès, même si le groupe vit des heures troubles, puisque le bassiste, Chris, se bat durant toute cette période contre un sérieux problème d’alcoolisme, et qu’ils n’en feront part publiquement qu’une fois que celui-ci sera sur la voie de la remission, plus d’un an après. En 2010, ils font une tournée des stades encore plus importante que la précédente, passant cette fois par le Stade De France, San Siro en Italie, où le LCCC de Manchester, et terminant en septembre par deux nouvelles dates à Wembley.

 

En 2012, à la veille de la sortie de leur sixième album, The 2nd Law, ils sont choisis pour écrire un hymne pour les JO de Londres, et deviennent porteurs de flamme olympique chez eux, à Teignmouth, lorsque celle-ci traverse le pays avant de rejoindre Londres. L’album sort, et sera un succès tout aussi grand que les précédents, malgré une déviation vers un son plus électronique, parfois même carrément dubstep qui leur sera reprochée. Nouvelle tournée des stades, nouveau triomphe, la réputation de monstres de scène du groupe n’est plus à refaire.

 

2015, retour des anglais avec Drones, le 7eme album, qui sort dans une semaine (et explique que vous allez bouffer du Muse à toutes les sauces, sur toutes les radios, toutes les télés, même votre facteur siflera « Mercy » en déposant le courrier), et qui va lancer une tournée qui promet d’être tout aussi massive, explosive et jouissive que les précédentes. Pour ceux qui vont tomber amoureux dans trois minutes, ils passent aux Vieilles Charrues le jeudi 16 juillet, et il reste quelques (rares) places.

 

MAIS ALORS, MUSE, C’EST QUEL GENRE ?

 

Question piège. Dans l’absolu, c’est un groupe de rock, naturellement. Les guitares sont électriques, la batterie et la basse sont travaillées à fond, et la base de leurs influences sont terriblement rock.

Mais pas que. Muse est un groupe qui utilise souvent et beaucoup le piano, parfois avec la guitare, et parfois seul. Les deux premiers albums ont une forte présence du piano, ce qui tombe bien, puisque Matthew s’est mis au piano tout gamin et ne l’a jamais laissé.

Le troisième album tire du côté du classique, là où le quatrième lorgne du côté de l’éléctro et du R’n’b, le cinquième contient carrément une symphonie, et l’avant-dernier est très fortement étiqueté musiques actuelles et dubstep.

Ils suivent leurs envies, et bénéficient d’une ampleur d’action relativement importante qui leur permet de pouvoir tenter ce qu’ils veulent sans trop prendre de risque. La preuve, la direction plus radicale de The 2nd Law n’a pas eu d’influence majeure sur les ventes de l’album.

Drones, cependant, s’annonce comme un retour aux sources et un son moins travaillé. Les premiers titres présentés au public le prouvent, étant pour la plupart les plus « heavy » qu’on ai entendu depuis…Presque dix ans !

 

ET SINON, MUSE, GROUPE SERIEUX ? 

D’apparence.

Et d’apparence seulement.

Les thèmes du groupe étant souvent très sombres, très géopolitiques, questionnant la place de l’humain dans le monde moderne, on a souvent tendance à leur coller une étiquette de groupe se prenant au sérieux, limite pédants. Ce qui est faux. Ultra, méga, giga faux.

C’est surtout une bande de potes qui ont grandi ensemble et qui ont su garder la tête sur les épaules, et leur sens de l’humour.

Tenez, regardez Matt à qui on vient de donner le premier Grammy Award de leur carrière, ce que ça lui inspire…

Autre exemple flagrant du comportement du groupe : en 2009, à la sortie de The Resistance, invités à l’émission italienne Quelli Che, on leur impose de jouer en play-back. Très bien, répondra le trio, avant de décider de montrer aux producteurs de l’émission ce qu’ils en pensent…Ils intervertissent leurs places dans le groupe. Dom devient de ce fait chanteur et bassiste, Matt devient batteur, et Chris devient guitariste. Et l’animatrice de l’émission, persuadée d’interviewer le vrai chanteur, sera la risée de l’europe pendant un moment.

De manière générale, et comme ils sont entourés de gens avec lesquels ils travaillent depuis toujours, ils ont gardé un sens de la plaisanterie relativement haut, ne sont jamais à l’abris de raconter des bétises en interview, et postent sur les réseaux sociaux des photos qui témoignent de la très bonne ambiance qui règne dans l’équipe et entre eux.

Et puis des fois…Des fois, ils partent vraiment, vraiment en sucette.

…Oui, derrière ce sac se cache Matt Bellamy

#grosdégueulasse

 

Captain America chevauche un Dom sauvage. Non, ne cherchez pas.

Piège à touriste.

…Oh, c’est bon, on l’a tous fait.

Bien essayé, Matt. Tu te trompes d’animal à nourrir, mais bien essayé.

*insérer blague d’ado en chaleur ici*

 

 

RENTRONS DANS LE VIF DU SUJET…

Au lieu de faire des playlists par années, j’ai décidé de prendre une approche différente qui va éviter les problèmes de mauvaise première impression, ou de titre trop abrupt. Pour ce faire, j’ai opté pour cinq classifications, plus une mettant les meilleurs moments de live :

• les gros cartons pop/rock : vous les avez sûrement entendus quelque part, et ce sont les titres les plus simples d’accès.
• les balades/chansons a tempo plus calme/gros moments d’émotion
• les titres à forte présence de piano
• le gros rock qui tâche
• les inclassables
• les bijoux en live

LES GROS CARTONS POP/ROCK 

• Time Is Running out (Absolution, clip officiel)

• Starlight (Black Holes & Revelations, clip officiel)

• Supermassive Black Hole (Black Holes & Revelations, clip officiel)

• Invincible (Black Holes & Revelations, clip officiel)

• Uprising (The Resistance, clip officiel)

• Resistance (The Resistance, clip officiel)

• Undisclosed Desires (The Resistance, clip officiel)

• Madness (The 2nd Law, clip officiel)

• Follow Me (The 2nd Law, clip officiel)

• Mercy (Drones, clip officiel)

 

LES BALADES 

• Unintended (Showbiz, clip officiel)

• Screenager (Origin Of Symmetry)

• Hyper Chondriac Music (Hullabaloo)

• Blackout (Absolution)

• Sing For Absolution (Absolution, clip officiel)

• Endlessly (Absolution)

• Falling Away With You (Absolution)

• Ruled By Secrecy (Absolution)

• Hoodoo (Black Holes And Revelations)

• Soldier’s Poem (Black Holes And Revelations)

 

LES TITRES A FORTE PRESENCE PIANO 

• Sunburn (Showbiz)

• Space Dementia (Origin Of Symmetry)

• Piano Thing (B-side Origin Of Symmetry)

• Apocalypse Please (Absolution)

• Butterflies & Hurricanes (Absolution, clip officiel) (pour l’anecdote, « butterflies & hurricanes » est une expression qui en français donne…L’effet papillon !)

• United States Of Eurasia (The Resistance)

• I Belong To You (The Resistance) (oui, il y a bien du français dans la chanson)

 

LE GROS ROCK QUI TACHE (et qui ne va pas faire plaisir aux voisins)

• Showbiz (Showbiz)

• Muscle Museum (Showbiz, clip officiel)

• New Born (Origin Of Symmetry, clip officiel)

• Bliss (Origin Of Symmetry, clip officiel)

• Plug In Baby (Origin Of Symmetry, clip officiel)

• Dead Star (B-side, Origin Of Symmetry, clip officiel)

• Hyper Music (B-side Origin Of Symmetry, clip officiel)

• Hysteria (Absolution, clip officiel)

• Stockholm Syndrome (Absolution, clip officiel)

• Fury (B-side Absolution)

• Eternally Missed (B-side Absolution)

• Assassin (Grand Omega Bosses edit, Black Holes & Revelations)

• Exo Politics (Black Holes & Revelations)

• Unnatural Selection (The Resistance)

• MK Ultra (The Resistance)

• Supremacy (The 2nd Law, clip officiel)

• Reapers (Drones, clip officiel)

• Psycho (Drones, clip officiel)

 

LES INCLASSABLES 

 

• Microcuts (Origin Of Symmetry)

• Citizen Erased (Origin Of Symmetry)

• Megalomania (Origin Of Symmetry)

• Take A Bow (Black Holes & Revelations)

• Knights Of Cydonia (Black Holes & Revelations, clip officiel) (oui, ceci est bien une licorne de l’espace)

• Exogenesis Symphony (The Resistance)

• The 2nd Law : Unsustainable (The 2nd Law, clip officiel)

• The 2nd Law : Isolated System (The 2nd Law, clip officiel)

• Panic Station (The 2nd Law, clip officiel) (non, vous n’êtes pas sous LSD)

• Dead Inside (Drones, clip officiel)

 

LES BIJOUX DE LIVE 

• Showbiz Astoria 2000

• Plug In Baby Zenith de Paris 2001

• Ruled By Secrecy Glastonbury 2004

• Time Is Running Out Glastonbury 2004

• Starlight MTV European Music Awards 2006

• Invincible Wembley Stadium 2007

• Blackout Wembley Stadium 2007

• Stockholm Syndrome Wembley Stadium 2007

• Fury Royal Albert Hall 2008

• Dead Star V Festival 2008

• Undisclosed Desires A Seaside Rendez Vous 2009

• Uprising Taratata 2009

• Citizen Erased Glastonbury 2010

• Exogenesis Part 1 Rock Am Ring 2010

• Supremacy Rome 2013

• Mercy Big Week End 2015

• Knights Of Cydonia Big Week End 2015

 

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