Think positive, jour 57 : The Age Of Adaline.

On en a tous : les films qui trainent dans le PC depuis des semaines, des mois, des années même et qu’on a juste oublié de regarder. Et un soir de déprime, de besoin de s’aérer l’esprit, ou juste par hasard, on retombe dessus, et on se dit « tiens, pourquoi pas ? ».

Je ne me souviens même pas quand j’ai récupéré The Age Of Adaline. Probablement à sa sortie US. Un film avec Harrison Ford, une histoire d’amour, quelque chose qui me semblait bien touchant dans la bande annonce…Et puis, j’aime beaucoup Blake Lively, que je trouve d’une classe folle, un peu à l’ancienne, jamais vulgaire, toujours tirée à 4 épingles, d’une beauté presque intemporelle. Alors bon. Sans plus grande conviction que cela, la preuve, il est resté des mois rangé dans un coin de mon bordel sans faire de bruit, et je ne suis retombée dessus qu’hier soir.

L’histoire est parfaitement dans mes cordes, une jolie histoire d’amour un peu triste teintée de fantastique. Ceux qui me connaissent bien savent que c’est plus qu’un domaine de prédilection, c’est une obsession chez moi, la base même des deux premiers romans qui prennent virtuellement la e-poussière chez mon e-éditeur ( un bel e-enculé qui e-prend 75% sur mes e-ventes, mais bon, disons que je n’ai pas eu trop le choix, les éditeurs classiques ne m’ont pas lue, et ceux qui m’ont lue et m’ont adorée demandait un investissement financier impossible à fournir. Woohoo.) (#VisMaVisDeSquatteurDeTraitementDeTexte), enfin, tout ça pour dire que je suis un genre de rêveuse romantique avec un goût fort prononcé pour les histoires tristes. Musso et Levy sont mes fournisseurs de came de référence, et John Green pour ma dose internationale.

Oui, alors je vous vois venir, la critique facile, ce ne sont pas de grands auteurs…Ah bon ? Non mais qui décide de qui est un grand auteur et qui ne l’est pas ? Ca vaut le coup de se poser la question. Musso et Levy sont les mal-aimés de la presse pseudo-intello, parce qu’ils font des romans populaires…Tiens, c’est marrant, ça me rappelle quelqu’un d’autre, detesté par les crétins de la presse je-pète-plus-haut-que-j’ai-le-cul et pourtant très, très populaire…

Le fait est que ce qui m’éclate le plus, ce que j’aime le plus faire au monde, plus que voir Muse en concert, plus même que voir Bruno en concert(c’est vous donner une idée précise du truc, quand même)…C’est raconter des histoires. Sans chichis, sans tournures torturées et hyper calculées, sans avoir pour objectif de faire du style de ouf digne du prix nobel, non, juste avec des personnages construits correctement et des histoires qui tiennent la route et parlent aux lecteurs et pour un temps ou deux, leur fait voir le monde autrement, apporte une touche de quelque chose qui manque le reste du temps. Je m’en fiche de la façon dont les histoires sont racontées, ce n’est pas la forme qui compte, pas pour moi en tout cas, mais toujours le fond, là où ça touche, là où ça parle, là où ça vient prendre aux tripes et serrer les coeurs.

Et là, ce film là est venu toucher ma corde sensible, et m’a profondément boulversée. Et j’adore ce sentiment, j’aime quand quelque chose réussit à me couper du monde et me plonger entièrement dans son espace narratif. Et si en plus il y a Harrison Ford dedans, alors tout bon.

L’histoire du film est assez simple. Adaline, née au début du siècle, est victime d’un accident de voiture et frappée par la foudre à l’aube de son trentième anniversaire, et à partir de cet instant, elle ne vieillit plus. Le thème premier du film est la solitude de la vie éternelle, et, sous-jacent, celui de la quête de l’amour quand trop de futur se résume à pas de futur.

Le film est scindé en deux parties assez nettes. La première nous plonge dans l’univers d’Adaline, et dans toute la nostalgie de son état, et toute sa douleur, jusqu’à ce qu’elle finisse par se lier avec un jeune homme avec lequel elle se sent bien, mais elle décide tout de même de continuer à fuir. La seconde partie est centrée sur son passé amoureux qui la rattrape alors même qu’elle essaie de se construire un présent.

La narration est lente, posée, sans éclats, ce n’est pas un fleuve déchaîné et qui saute d’un rebondissement à l’autre, c’est plutôt une rivière calme, qui donne le loisir d’apprécier le jeu des acteurs.

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Blake Lively est sublime, sa diction est celle d’une vieille dame coincée dans le corps d’une jeune femme, son travail d’actrice est pointilleux et posé, et son interprétation d’Adaline est absolument parfaite.

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Dans le rôle de l’amoureux transi, Ellis, Michiel Huisman, vu dans Game Of Thrones (enfin vous, parce que moi…), qui n’est pas sans rappeler Milo Ventimiglia (meuh si, rappelez-vous, Peter Petrelli dans Heroes), est génial de subtilité et de tendresse.

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Et enfin, troisième rôle le plus important, Harrison, qui joue le papa de Ellis et une lointaine connaissance de Adaline, qui m’a bluffée par sa subtilité et son interprétation à fleur de peau, profondément touchante. J’arrive encore à être surprise par un de mes acteurs préférés vingt ans après, c’est plutôt sympa comme sensation.

Même la BO était géniale, signée Rob Simonsen, qui avait signé il y a un moment la musique de la pub music every day pour Apple.

C’est marrant, parce qu’un film n’a finalement pas besoin de plus pour me plaire. On est dans une ère ciné international où la tendance est aux films qui pètent, les trucs de superhéros, alors, de temps en temps, en revenir à un joli film amoureux fait un bien fou.

Je ne sais pas ce qui m’a le plus plu, en fait (mis à part Harrison, j’entends). Probablement le charme désuet des long plans axés sur le jeu des acteurs, sans brusquerie, sans forcer. Laisser les flashbacks vers les souvenirs d’Adaline s’introduire d’eux même par les yeux de Blake Lively qui se remplissent de larme était une idée sublime, puisque cela faisait automatiquement réfléchir sur façon dont on gère ses souvenirs quand on est figé dans le présent. Et puis, le traitement de la photo est fantastique, en fil rouge, la manière de voir la photographie comme témoin essentiel du passé…

Je ne peux que vous conseiller de prendre le temps de vous poser sur ce joli film. Pour la seule beauté de l’histoire, sous toutes ses formes.

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