Celle là, Axy l’avait pas vue venir.

Situons le contexte. Nantes, 1er Mars, il est aux alentours de 20 heures 30, et j’ai pris le coup de boule de Zidane.

Sur le parvis du Zenith, je ne peux pas m’empêcher de laisser trainer mes oreilles et d’écouter les avis alentours.

A ma gauche, un grand type baraqué d’un mètres 90 lâche de sa grosse voix « ouais eh ben moi j’aime Bénabar ». Irresistible. Sur le côté, deux nanas nous passent devant, et je récupère des bribes de « c’était le meilleur concert que j’ai fait jusqu’ici… » et de « ah là là, je regrette vraiment pas d’avoir pris des tickets au CE ». Derrière nous, une gamine de dix-douze ans conclue « eh ben moi, je suis fan ! » (et, dans un sourire, je me dis qu’au moins, les parents de celle-là éviteront les hurlements et les boys bands sortis de X Factor, bien joué Bruno) sous les rires touchés des parents.

D’histoire de consommatrice de live, je n’avais encore jamais vu cela. Ce qui frappe vraiment, ce sont les sourires. Des dizaines et des dizaines et des dizaines de sourires. Des gens qui ne sont probablement pas immunisés aux problèmes ni aux difficultés ou aux épreuves, mais qui, ce soir, ont l’air unanimement ravis.

Bénabar, source de bonheur à contagion haute. 

Spontanément, Jess et moi échangeons un regard. Notre marche nous a guidé vers l’endroit, où, quatre ans plus tôt, nous avions rencontré White Lies après un concert en première partie de 30 Seconds To Mars (peut-être que je vous raconterais…Ou peut-être pas. C’est selon).

Ce serait quand même bien, si…

Assez étrangement, très peu de gens ont la même idée que nous. D’habitude, il y foule à espérer grapiller des miettes d’artiste, à chercher la photo floue et mal cadrée entre les barrières, ou l’autographe de masse signé à l’aveugle dans un brouhaha de cris et d’exclamations.

Là, une grosse vingtaine de personnes tiennent le cap des premières minutes, sans trop savoir quoi espérer.

Normalement, quand on tente de genre de coup de poker, le taux de réussite est d’a peu près un « moment » pour dix-neuf echecs, avec des artistes de cette renommée et de cette popularité. Un sur vingt. Le truc le plus aléatoire et difficile à manager, c’est la constante montée d’adrénaline, parce qu’on ne sait pas si ça va arriver, quand ça va arriver, et chaque mouvement pourrait déboucher sur un rêve éveillé. Et surtout, à quel moment est-ce qu’il va falloir renoncer et rebrousser chemin, sans vraiment savoir si on a réellement épuisé toutes ses chances. Tout se joue sur un mélange entre chance, météo clémente, emploi du temps de l’artiste et état d’esprit général. Un vigile mal luné pourrait tout faire capoter, par exemple. Une nouvelle fois, c’est vraiment la somme de petites choses qui peuvent ou non mener à la grande.

Ici, le suspens a été finalement assez court. Un vigile a posé des barrières en nous invitant à rester dans la zone (façon cage à poules, un peu) et à ne pas s’éparpiller.

Dans ma logique, naturellement, je me suis bien dit qu’ils ne feraient pas cela si rien n’était supposé arriver. Derrière moi, une dame a demandé au vigile si…

Il lui a confirmé que oui, oui, tout à l’heure.

Wooooooooooooooooooooooaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa.

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Une nouvelle fois, je ferme les yeux, prends la brise glacée comme une chance de poser mon esprit qui carbure a 100 000 tours/minute, et tente, posément, de retrouver un semblant de calme intérieur.

Ce qui est presque impossible. J’essaie d’imaginer me retrouver juste à côté de lui, et tout ce que ça a comme effet sur moi, c’est de faire péter mes neuronnes comme des bulles de savon.  Mon intellect préfère aller se planquer dans un coin et se mettre en veille, parce que, de toutes façons, il ne va servir à rien ce soir. Je suis bien trop impressionnée, enamourée, complètement sur le cul pour parvenir à raisonner de manière posée et logique. Et quand un recoin vicieux de mon cerveau murmure à mon oreille « va bien falloir que tu trouves un truc à lui dire… », là il est carrément question de pétage de plomb pur jus. Toute ma matière grise est en overload, et avec elle, l’évocation branlante des possibilités de réactions qui s’offrent à moi :

  • Pleurer : vu que j’avais passé approximativement un tiers du concert à tenter de ne pas me noyer dans mes propres larmes, j’étais relativement safe-et sèche-de ce côté-la. Quoique.

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  • Ne pas parler dans la bonne langue : forte probabilité, puisque je vis quasi entièrement en anglais, je pense en anglais, et l’anglais est la langue que je parle le plus souvent et que je pratique en vive majorité sur les réseaux sociaux. Imaginez la tête du mec qui se retrouve avec une française incapable d’aligner trois mots dans la langue de molière…

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  • Bafouiller : carrément envisageable.

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  • Tomber dans les pommes : en temps normal, j’aurais exclu du plat de la main cette éventualité. Techniquement, je ne tombe pas dans les pommes. Maintenant, ça m’était arrivé au Vauban, et si j’avais, sur le coup, mis ça sur le compte de ma fin de grippe, il manquerait plus qu’il ai joué un rôle là dedans. Ah non, hein.

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  • Partir en courant : c’est pas mal, ça. Ca va au moins éviter que je ne me ridiculise royalement. Après, ça plante quand même le but premier de l’opération.

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Je vous vois venir : oh mais c’est bon, c’est jamais que Bénabar.

C’est certain que si c’était le premier chanteur lambda que j’écoute tout juste à la radio, ce serait impressionnant mais sans plus. Et si ça s’était passé, disons, 24 jours avant, ça ne m’aurait pas posé de problème outre mesure.

Sauf qu’entre-temps, j’ai trouvé le moyen de le voir en concert deux fois, dont une carrément pas à côté de la maison (comprendre par là : dont une qui a demandé assez de conviction et suffisament de folie pour tout organiser en un temps record), de découvrir sur le tard et à une vitesse sidérante une discographie géniale, se sentir une connexion assez flippante de force, et forcééééééément, de développer en effets secondaire une admiration et un respect en béton armé pour l’artiste. En moins d’un mois.

Vous comprenez le délire, là, dans la nuit à peine éclairée, le froid de début Mars, entre deux averses, quand l’éventualité de le rencontrer s’est transformée en un claquement de doigt en une probabilité dangereusement proche des 100% ? Et puis je tiens à souligner le concert extraordinaire dont je sors à peine. Dans ma tête, c’est le bordel.

Heureusement, je ne suis pas la seule dans cet état d’esprit, et on discute avec d’autres fans, certains confirmés, d’autres encore plus débutants que nous (deux nouvelles victimes du syndrome « j’ai vu qu’il passait par chez nous, je me suis dit, tiens, pourquoi pas…Et j’ai déjà envie de le revoir »), mais le trait commun à tous ces gens, c’est qu’ils sont quand même vachement sympas, super drôles, et carrément amicaux.

Woh. Ca me change. Tiens, essaie de placer un mot amical dans une attente post-concert chez Muse. C’est le meilleur moyen de finir poignardée, décapitée, eviscérée, découpée en morceaux, broyée, donnée à manger à une meute de caniches enragés, et les restes incinérés et jetés dans la première bouche d’égout. J’avais pas l’habitude. (La tragédie voulant que, non, je n’en rajoute même pas)

C’est fou comme « rester planté dehors, dans le froid », c’est hyper relou d’habitude, mais là, pour le coup, même si on fait des jeux de mots tendancieux et qu’on se plaint mollement, personne ne se verrait aller faire autre chose-comme aller dîner, par exemple, une activité assez commune pour cette heure avancée de la soirée. Soit on a cessé de raisonner normalement, soit…Malgrè nous, on est en train de partager quelque chose de super fort ?

Pour quelle raison est-ce que des étrangers qui ne se connaissent ni d’Eve ni d’Adam pourraient-ils bien décider de se planter une bonne heure dans le froid et la nuit noiiiiiiire, et, de l’avis commun et partagé…Passer un moment carrément sympa, uh ? Quel est le dénominateur commun de cette bande d’huluberlus qui n’ont qu’une seule envie : rendre un peu de ce qu’ils ont reçu ? Parce que pas d’histoire d’égo ou de prétention, non, on est tous là parce qu’on trouve qu’une salve d’applaudissements, même en standing ovation, même très, très prononcés, même quand ils durent au point de sen péter les paumes (si, si, j’ai réussi à me faire un putain de bleu. Dans ma paume) c’est quand même pas assez, comparé à ce qu’on a vécu et, forcément, ce qu’il nous a envoyé en pleine tête.

Ca tient de l’expérience mystique. En tout cas, ça me conforte dans mon idée que les fans français de trucs français sont carrément moins hostiles que ce que j’ai connu jusqu’ici. Ca fait du bien.

Les vigiles nous regardent avec les expressions typiques des vigiles : dédain, moquerie, voir même sarcasme. Tu sais, monsieur, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas…Deux ou trois ont carrément l’air de ne pas l’aimer du tout, mais, en nous regardant de haut, je les laisse passer d’un haussement d’épaules.

Les mecs, vous ne savez vraiment pas ce que vous loupez.*

(* et on vous emmerde)

Jess, qui a compris au moins aussi bien que moi qu’on comptait à rebours ce qu’il convient d’appeler…Un rêve, hoche frénétiquement la tête de droite à gauche, appuyant son argument de « c’est pas possible, c’est pas possible, c’est pas possible, ce bol de dingue ». L’horoscope nous l’avait dit, hein.

Le truc, c’est que tant que c’est pas arrivé, ça…Reste encore à arriver ? Il peut encore se passer plein de trucs qui pourraient détruire le mood, même si, de l’avis de ma voisine de derrière, habituée, c’est « dans ses habitudes ». Donc, les habitudes de l’artiste sont donc à ranger dans la catégorie en faveur d’une résolution positive de notre conflit actuel (nous VS la météo, en fait).

Mais il peut se passer plein de trucs. Un enlèvement extra-terrestre : lui (pas sympa pour le reste de la tournée, les mecs) ou nous (…ouais, non, pas plus cool même si moins chiant pour rembourser les billets). La fin du monde, genre astéroïde méga mal placée, ou averse de crapauds. Plaies d’Egypte, redevenues pour le coup plaies de Nantes. Attaque surprise de zombies cannibales.  On ne pense pas assez à ce genre d’évènements.

Au moment où j’essayais d’entreprendre des négociations avec mon cerveau pour qu’il arrête de se comporter comme une gamine de treize piges au concert de Justin Bieber, il s’est passé un truc carrément génial.

Sur décision du « staff », et contrairement aux vigiles qui ne voulaient pas, on nous intime l’ordre d’entrer. Parce qu’a priori, de l’autre côté du miroir, certains (et on est d’accord, je ne sais même pas pourquoi on le met au pluriel) considèrent qu’on ne devrait pas avoir à attendre dans le froid. Et ce fut ainsi que nous, simple mortels, warriors de la météo, avons fini traités au même rang que les badgés. Nous voilà, à peu de choses près, classés comme des meet & greet.

Elle en devient insolente, cette chance.

En même temps, mon horoscope avait bien tenté de me prévenir, hein. Comme quoi, les étoiles, cette fois, elles avaient salement bien préparé leur coup.

Le trajet entre en dehors du Zenith et en dedans du Zenith a beau ne faire qu’une grossière centaine de mètres, j’ai l’impression qu’il dure des heures. Jess est au bord de la crise de folie, je ne suis pas mieux, et comme un grand coup de batte en pleine tronche, je réalise soudainement que je suis sur le point de rencontrer un mec qui a renversé mon univers, repeint les murs, changé les rideaux, refait toute la déco chez moi et sérieusement questionné qui j’étais vraiment en moins d’un mois.

Ouh là, ça va être compliqué.

A partir de ce moment-là, mes souvenirs deviennent extrêmement selectifs. Pour des milliers de raisons, mais la première, la plus évidente, c’est que de me retrouver dans l’entourage proche de quelqu’un que j’ai appris à aimer adorer de toutes mes forces, même en si peu de temps, ça calme même les plus hyperactifs des cerveaux.

Et je suis déjà en train d’engager une partie de badminton de la mort mental avec le souvenir de ce que je viens de vivre, à savoir si je vais me remettre de ce sentiment de perfection absolue ou si je vais me faire mettre KO à chaque fois que je vais vouloir recommencer-et faites moi confiance, des fois, il va y en avoir beaucoup.

L’espèce de…Couloir ? Dans lequel nous sommes est très bleu et très blanc, en constraste absolu avec l’extérieur froid comme une soirée disco chez Boris l’ours polaire. Au loin, je note sur les murs des photos de précédents concerts, y compris une de Muse sur la tournée T2L. Rha, sympa le clin d’oeil.

Dans ce joyeux brouhaha de gens excités qui attendent un peu tous la même chose-« chose » voulant, naturellement dire, dans ce contexte précis, Bruno-je note que les gens sont carrément géniaux entre eux, et qu’on se sent acceptées, malgrè notre niveau grandes débutantes +++++. Pareil, j’étais pas habituée à tant de bienveillance.

Dans son coin, Jess commence à avoir les yeux qui brillent. Si elle s’y met, moi aussi, et ça va pas être triste. Je lutte intérieurement, et essaie de réunir assez de matière grise-qui semble décidée à me couler par les oreilles dernièrement-pour trouver quelque chose d’intelligible à dire quand…

Et, sans même que je ne puisse m’en rendre compte, après à peine vingt minutes passées à l’intérieur, il se trouve que les têtes de rangs, à deux mètres de moi, sont déjà en train de négocier avec le coeur du problème.

Jess aura d’ailleurs à ce moment là une phrase qui me restera en tête pendant des semaines « Il est là, je vois, euh…Son oreille ? ».

C’est pas le moment de récupérer un fou rire, mais là, j’avoue qu’on n’en est pas loin quand même.

Il va rester hors de ma portée visuelle un moment, ce qui fera que, d’où j’étais, je l’entendais parler, j’entendais les gens réagir, mais mon sens le plus affuté restait privé d’un élément qui m’aurait peut-être aidée à me conditionner, ou, au moins, à atterir, même un peu, même un rien.

Et puis les choses se sont décantées. Et je l’ai eu, là, a moins d’un mètre de moi, et j’ai eu largemment le temps de mesurer comme le mec était adorable.

Pas un truc comme ça, pas un terme en l’air. Littéralement adorable. Gentil, d’une générosité sidérante, et…

Et le voilà en face de moi et de Jess.

VDNFJVNJFBKD BVJKBV NJKB NGJKNB GJKNBGJKBNGJKFBJGKFB JGKBGJKBGJ*

(*putain de bordel de merde de truc de dingue de woa de putain de merde de dinguerie absolue de chance de cocue de putain de bordel de merde de oh bordel je suis en face de Bénabar je sens que je vais hurler mais non je vais pas le faire quoique faudrait pas grand chose)

Il a un don sidérant, et probablement gagné d’une carrière bien, bien fournie : il sait, et je ne comprends pas comment il fait cela, isoler chaque fan ou chaque groupe de fans du reste de la petite foule. Il te regarde dans les yeux, et avant même que tu puisses songer qu’articuler deux mots pourrait être une bonne idée, il a posé les choses, il n’est pas pressé, et surtout, il est tout ouïe pour ce que tu peux avoir envie de lui raconter.

Et son sourire, les gens. Son sourire justifie à lui seul que les icebergs fondent a l’autre bout de la planète. C’est pas un sourire en plastique, genre un truc de promo. C’est un vrai sourire, celui de quelqu’un qui donne un poids et une importance à chaque fan, chaque histoire, chaque moment.

C’est à la fois encore plus destabilisant, et parfaitement rassurant. On se sent exister en tant que fan, et il y a difficilement choses plus gratifiantes.

Mon cerveau a réussi a rebrancher toutes ses terminaisons, dans un relatif désordre, et j’ai réussi à parler.

Vite. 

Très vite. 

Mais ça n’a pas eu l’air de le décontenancer, puisqu’il n’a pas cessé de me regarder en souriant-bordel, Bruno, pense aux ours, merde-et en appuyant d’un mouvement du visage chaque mot. J’ai réussi à placer le contexte, à lui expliquer qu’on avait pris la décision d’aller le voir au Vauban et que j’avais pris la claque du siècle (sourire tueur d’ours décide d’étendre son champs d’action aux pingouins) et que c’avait été un coup de foudre et qu’on avait décidé de recommencer et que c’avait été encore plus génial (à ce moment-là, il ajoute à son palmarès de meurtrier les phoques et les esquimaux).

Sa réponse est un truc gravé dans ma tête pour tout le temps qu’il me reste à vivre. Son « Merci, ça me fait vraiment plaisir » était pesé et franc et appuyé d’une expression sérieusement touchée. Comme si, un peu, c’était la première fois qu’il entendait quelqu’un lui dire ça-alors qu’on est des milliers à lui tenir des discours similaires, et depuis vingt ans.

Si j’avais eu besoin d’un rien, d’un truc pour lui succomber encore, c’était plié.

Dans mon langage TGV, j’ajoute qu’on va recommencer encore en fin de tournée, et que ce ne sera pas vraiment la dernière fois.

Et là, les gens, son visage s’illumine littéralement, et il me dit que ça le touche vraiment. Et ipso facto, vous pouvez y aller, ce ne sont pas des paroles en l’air. Il a bien compris qu’il nous avait gagnées de par ce qu’il sait faire de mieux, et qu’il allait nous revoir. Et d’ailleurs, il appuie là dessus « alors on va se revoir, hein ? ».

Oh, Bruno, si tu savais…On ne va plus faire que ça. 

Tremblante comme jamais, je lui demande alors si Jess peut nous prendre en photo tous les deux, et il te dit oui presque comme un acquis, comme si c’était compris dans le délire, comme si le demander était superflu.

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Confession : je ne peux pas regarder cette photo (rien à voir avec ma tête WTF, manque de sommeil plus choc absolu = tête de winneuse). Non, c’est juste qu’à chaque fois que j’y jette un demi clin d’oeil, mon cerveau saute et se met en overload de je sais pas quoi, et je finis le regard dans le vide, partie trèèèès loin, pour un temps indéfini (et souvent long). J’ai beau essayer d’être aussi percutante que possible avec ma review du moment…Ca dépassait, et de loin, tout ce que j’aurais pu imaginer de plus génial. De très, très loin.

Et attendez, parce que le mec s’assure que ta photo soit nette, quitte à recommencer (ce que je ferais après avec celle de Jess, parce que j’ai le gène de la photo floue).

Après, et comme c’était dans la même lancée, j’ai réussi à surmonter ma montagne de timidité absolue pour lui demander si ça l’embêtait de me faire la bise-JAMAIS je n’aurais demandé en temps normal, mais là…Il l’avait fait à tout le monde, sans exception.

…Et si on avait du me faire un électroencéphalogramme, là, maintenant, alors que je faisais la bise à Bénabar, j’aurais flatliné. C’était déjà beaucoup trop pour mon petit cerveau sérieusement secoué.

Enfin, et parce que j’étais littéralement en train de m’emmêler les crayons avec quoi signer et comment le faire et quel stylo pour quel support, il m’a adorablement proposé de me dédicacer un des charmants petits cartons à son effigie (nota bene : si c’avait été Obispo sur les cartons, c’aurait eu moins de sens), d’un « Bises ! » surmontant sa signature.

Quand Jess, à son tour, obtint les même graal consécutivement, j’étais déjà trop sur la lune, complètement renversée pour comprendre ce qui se passait. Mon esprit avait été envoyé en orbite sur Saturne, mon âme était en train de discuter avec Curiosity sur mars, et de mon coeur de fan, il était question d’aller en mission avec l’Enterprise tenter d’aller en récupérer des morceaux à l’autre bout de la galaxie. Et pourtant, j’ai réussi à faire une photo a peu près nette, et a enregistrer son rire quand elle lui dira qu’elle est super impressionnée et qu’il lui dira qu’il n’y a vraiment pas de quoi.

Il est mignon. Il se croise dans la glace plusieurs fois par jour, je peux comprendre qu’à force, il ne soit plus impressionné.

Vingt minutes plus tard, de retour à l’hôtel, c’est le silence qui règne.

Parce que…Parce que certains rêves réalisés de manière aussi impromptue, aussi soudaine et aussi puissante se passent simplement de mots.

 

 

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Un commentaire pour Celle là, Axy l’avait pas vue venir.

  1. Sarah dit :

    Bon, je suis dégoutée, j’avais posté un commentaire long comme mon bras, et il n’est pas passé…
    et comme je ne me rappelle pas ce que je disais, je vais être obligé de recommencer…

    Merci de m’avoir fait vivre par procuration l’après concert…
    La rencontre avec l’artiste…
    Cette chose qu’on imagine et qu’on rêve, sans pour autant vraiment savoir si elle va se réaliser.
    Et lorsque cela se réalise, on se demande si on n’est pas encore dans un rêve.

    Ce que j’aime dans les rencontres avec Bruno, de tout ce que j’ai pu lire, c’est ce que tu dis, il est disponible pour chaque fan.
    Il n’attend pas derrière une table, à signer des autographes à la pelle.
    Il est là, pour toi…

    Lorsque j’ai lu ton article, je me suis mise à imaginer la rencontrer possible à Orléans…
    Ce que j’allais pouvoir lui dire, si il fallait le tutoyer ou le vouvoyer (oui, je me pose des tonnes de questions existentielles lol ).

    Puis je me suis dit, que de toute façon je n’allais pas pouvoir parler, j’allais être tétanisée.

    Puis je me suis dis, non, il va y avoir un truc qui va clocher, tu vas passer à côté cela ne va pas se réaliser, et cela restera de l’ordre du rêve..

    Bref, Wait and See (t’as vu je cause anglais 🙂 )

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